s. f. Terme de Fortification. C'est la partie de la muraille ou du rempart qui est entre deux bastions. Quand l'ennemy attaque les dehors, il faut faire grand feu sur la courtine, c'est à dire, tirer par toute l'étenduë de la courtine. Du Cange derive ce mot du Latin cortina, quasi minor cortis, ou petite cour de paysan entourée de murs : & il dit que par imitation on a ainsi appellé les murs & parapets des villes, qui les enferment comme des cours. Il dit aussi que les courtines ou rideaux du lit, & les voiles qui enferment les autels, ont pris leur nom de la même origine : & il assûre qu'on a appellé cortis, la tente du Prince ou du General d'armée ; & que les gens qui la gardoient ont été appellés Cortinarii, Cortolini & Curtisani, d'où on a fait le mot de Courtisans.

On appelle aussi le feu de la courtine, la ligne de deffense qui commence à une partie de la courtine, lors que cette partie qui va jusqu'au flanc sert aussi de flanc pour deffendre la place du bastion opposé.

COURTINE, signifie aussi des rideaux de lit ; mais en ce sens il est vieux. On le dit seulement à l'Eglise des rideaux qui sont des deux costez de l'autel.

COURTINE, en termes de Marine, est un filet qui se tend sur les sables que la mer couvre & découvre par son flus & reflus. Il est fort en usage sur les costes de Normandie.