s. m. Action par laquelle on fait changer de lieu à quelque chose. Le transport des marchandises coûte moins par eau que par terre. Le transport des armes est deffendu. Ce qui couste dans les jardins à terrasses, c'est le transport des terres.

TRANSPORT, en termes de Palais, se dit des descentes des Juges sur des lieux contentieux pour les visiter. On a ordonné le transport du Juge pour dresser son procés verbal de l'état des lieux. On taxe cherement le transport d'un Commissaire & de sa suite.

TRANSPORT, signifie aussi, Cession de droits mobiliaires. On fait tous les jours des transports d'obligations, de billets, de sommes deuës par condamnations. On fait des transports de droits litigieux sans garentie. On le dit aussi par pleonasme dans les autres traittez. Je luy ay fait don, cession & transport, vente, cession & transport, &c. soit des rentes, soit des heritages. On est obligé de faire la signification d'un transport.

TRANSPORT, se dit aussi en Medecine. Quand la fiévre est violente, on apprehende le transport au cerveau qui cause le delire. Quand le transport des humeurs se fait sur une partie, elle l'afflige, & souvent la rend impotente. Ce malade n'est pas en état de souffrir le transport.

TRANSPORT, se dit aussi figurément en choses morales, du trouble ou de l'agitation de l'ame par la violence des passions. Un transport de joye a causé quelquefois la mort. Un transport de colere cause souvent de grands malheurs. Les amoureux ont de doux, de violents, d'agreables transports. On dit aussi, un transport, une fureur poëtique. La metaphore est un transport d'un mot propre à un sens figuré.