s. m. Les conduits ou tuyaux par où les gros aliments sortent du corps humain. Les Medecins les appellent intestins. Menage derive ce mot de botellum, diminutif de buoto ou vuoto, qui signifie vuide. Borel le derive de voye, d'où est venu, dit-il, le nom de long boyau, qui est une voye longue & estroite. Il pretend qu'on disoit autrefois voyeau, pour dire, les boyaux des animaux, à cause qu'ils servent de voye aux viandes & excrements. Du Cange témoigne qu'on disoit autrefois boël & bouële, & croit qu'il vient de botulus, qui signifie aussi boudin.

DESCENTE DE BOYAU, est un boyau qui tombe dans les bourses, quand on a fait quelque violent effort.

CORDE DE BOYAU, se dit des cordes faites de boyaux d'animaux coupez & tors, dont on fait les cordes des raquettes, & de plusieurs instruments de Musique, comme violons, violes, luths, theorbes, guiterres.

On dit en termes de Manege, qu'un cheval a beaucoup de boyau, lors qu'il a beaucoup de flanc, beaucoup de corps, qu'il a les costes longues, & qu'elles ne sont ni plattes ni serrées.

BOYAU, en termes de Guerre, est un fossé couvert de son parapet, qui sert de communication à deux tranchées, quand on fait deux attaques. C'est aussi une ligne qu'on tire pour envelopper de differens terrains, ou attaquer quelques ouvrages.

On dit proverbialement, Je l'aime comme mes petits boyaux. On dit d'une chose longue & étroite, C'est le chemin de Ville-Juifve, long boyau : ou même absolument, C'est un boyau. On dit encore d'une chose fort degoustante, qu'elle feroit vomir tripes & boyaux.

On dit populairement, pour se mocquer de ceux qui se plaignent de quelque petite playe ou coupure, Si tes boyaux sortent par là, tu en mourras. On dit aussi d'un jeune homme de bon appetit, qu'il a toûjours dix aunes de boyaux vuides pour festoyer ses bons amis.