s. f. Vieux mot qui signifioit autrefois un gros manteau de campagne, dont la partie superieure étoit taillée en sorte qu'on y pouvoit fourrer la teste. C'est ce qu'on appelle encore Cape de Bearn, dont usent les matelots. La cape se portoit autrefois tant par les Moines que par les Laïques, tant hommes que femmes indifferemment. On l'appelloit en Latin carnealla, vestis cilicina, & étoit faite de poil de chevre. C'étoit aussi une espece de surtout, ou de manteau long, qu'on portoit sur les autres habits ; & Isidore dit qu'on l'a appellée capa, quòd totum capiat hominem.

CAPE, se dit aussi d'une piece d'estoffe que les femmes mettent sur la teste pour se garentir de la pluye ou du mauvais temps, ou pour se cacher quand elles sont en deshabillé, ou pour se déguiser quand elles vont en masque. Cape de taffetas, à dentelles. cette femme va toûjours à la Messe en cape, & ne s'habille que le soir. il y avoit deux capes à ce bal magnifiquement masquées. Menage aprés Vossius derive ce mot de cape Allemand, qu'il fait venir ensuitte de caput. Il cite aussi le Pere Sirmond, qui le derive de capis, à capiendo, qui étoit une espece de vase, d'où on a fait ensuitte chapeau & capeline. D'autres plus simplement le derivent du Latin cappa, aussi-bien que chappe.

CAPE, en termes de Marine, est la grande voile qu'on met au grand mast, qu'on appelle autrement pacfi. On dit, Mettre à la cape, pour dire, Mettre la voile au lit du vent.

CAPE, se dit proverbialement en ces phrases. Rire sous cape, pour dire, Rire sourdement, & sans que personne s'en apperçoive. Vendre une chose sous cape, pour dire, ne l'oser rendre publique. On dit aussi, qu'un homme n'a que l'épée & la cape, pour dire, qu'il n'a rien vaillant, qu'il n'a aucune fortune établie. On le dit figurément de toutes les choses qui n'ont ni valeur, ni merite, mais seulement un peu d'apparence. C'est une Noblesse qui n'a que l'épée & la cape ; un sçavoir qui n'a que l'épée & la cape ; du vin qui n'a que l'épée & la cape. c'est un merite qui n'a que l'épée & la cape.