ENFER, ou Enfets. s. m. La demeure des Diables & des damnez. C'est un Diable d'enfer. Les Payens avoient aussi leur enfer. Les Furies d'enfer. On appelle un meschant homme, un tison d'enfer. On appelle des Volcans, des bouches d'enfer, des gouffres de l'enfer. L'enfer est au centre de la tetre, comme le coeur dans le corps de l'animal, dit St. Augustin.

Quand on dit, que JESUS-CHRIST descendit aux enfers, on entend que c'est seulement aux Lymbes, pour delivrer les ames des Patriarches : ce qu'on appelle autrement le sein d'Abraham.

ENFER, se dit figurément de tout lieu où on est gesné, & où on souffre. Le Palais est un enfer pour les gens pacifiques. Quand on est en mauvais mesnage avec sa femme, c'est un vray enfer. Un homme qui a des remords porte toûjours son enfer avec luy. Ce mot vient d'inferi, d'infernus, d'infra.

ENFER, en termes de Chymie, est un vaisseau de verre double dont le col est long, & disposé en forme d'entonnoir, & dont la pointe a une ouverture fort estroite qui entre bien avant dans le corps d'un autre vaisseau, dont le fond doit estre fort large & fort plat. Il est ainsi nommé, parce que ce qu'on y a fait une fois entrer n'en sort plus.