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s. m. Ce que chacun paye pour sa part d'un repas qu'il fait en commun. Pour vivre en liberté au cabaret, à l'hostellerie, il faut que chacun paye son escot. Il faut compter & payer l'escot. L'Espagnol dit que c'est un grand plaisir de manger, & de ne point payer son escot. Quelques-uns derivent ce mot de collecta, ou de excolligo, ou d'un vieux mot escollage, qui signifioit le payement d'une pension. Guyet le derive de exquota, comme qui diroit quota pars. Menage le derive de scot, mot Saxon signifiant vectigal, ou impost : car on disoit autrefois hommes de serviche, de taille & d'escot. D'autres le derivent du vieux mot écot, qui se dit encore dans le Blason, & dans les Eaux & Forests, d'une piece de bois inegale, raboteuse, & où il reste encore les noeuds, & quelques bouts des branches qui en ont été retranchées, à cause de la ressemblance qu'elle a avec ces tailles des Boulengers & Taverniers, qui la rendent inegale par les hoches & entailles qu'ils y font pour marquer la quantité de pain, de vin, de viande ou des repas qu'ils fournissent à credit ; ensorte que quand on disoit, Payer son escot, c'estoit à dire, Payer le contenu en cette taille.

ESCOT, se dit aussi par les Cabaretiers, des tables de ceux qui mangent ensemble. Il y a trois escots dans cette chambre, & tant dans cette autre. Il a fallu renvoyer cet escot, car il n'y avoit plus de place à la mettre.

On dit proverbialement à ceux qui viennent interrompre l'entretien d'autres gens, Parlez à vostre escot, pour dire, Allez entretenir vostre compagnie. On dit aussi d'un homme agreable en débauche, qui chante, qui fait de bons contes, qui met les autres en train, que c'est un homme qui paye bien son escot, qu'on est bienaise de luy donner à manger.