subst. masc. Bois qui vient des Indes, qui a une dureté & une pesanteur extraordinaire, dont on se sert pour eschauffer, rarefier, attenuer, attirer & provoquer les sueurs & urines. Les Medecins en font faire plusieurs distillations & decoctions pour divers remedes, & entr'autres pour les maladies veneriennes, ce qui l'a fait appeller par les Espagnols ligno sancto ; & pour toutes ses merveilleuses qualitez. Le meilleur est celuy qui a le tronc gros, de couleur tannée, tendant à noirceur, qui est recent, gommeux, pesant, & de bonne odeur, avec une saveur acre & un peu mordicante, & une escorce fort adherente au bois. Quelques Medecins disent que le gayac est une espece d'ebene, & luy est semblable, à la reserve que le gayac tire un peu sur le blanc. Il y en a de trois sortes. Le premier est un bois massif & fort dur, qui estant scié, se monstre noir au dedans, & au dehors blancheastre avec plusieurs veines tirant sur le tanné obscur. Le second est moins massif, son noir est plus petit, & son blanc plus grand. Le troisiéme est celuy qu'on appelle proprement lignum sanctum, qui est plus menu que les autres, & tire sur le blanc tant en dedans qu'en dehors. Ce dernier est le plus odorant & le plus penetrant ; & plus il est vieux, plus il devient noir. Cet arbre est haut comme un fresne, & de la grosseur d'un homme. Sa feuille est presque semblable à celle du plantain, courte & dure. Ses fleurs sont jaunes, & son fruit est gros comme une noix, & laxatif. Son écorce est jaunastre quand il est jeune, & noire quand il est vieux. On l'appelle en Latin gayacum, ou comme il a esté dit, lignum sanctum. Il est deffendu aux Boutonniers d'enfermer dans leurs boutons des bois de buis, ou de gayac, à cause de leur pesanteur.