v. act. Attacher quelque chose par la partie d'enhaut. On pend les cloches dans un clocher, les lampes dans les Eglises. Les Evêques ont une croix penduë au cou. Il faut pendre ce tableau sur la cheminée, l'y attacher. On dit aussi, Les cheveux luy pendoient sur ses épaules. Elle faisoit pendre ses juppes, pour dire, traisner.

PENDRE, signifie aussi, S'attacher à quelqu'un, le carresser. Cette femme a toûjours un enfant pendu à son cou. Ce mary est toûjours pendu au cou de sa femme, il ne la peut quitter. Ce prodigue a toûjours trois ou quatre escornifleurs pendants à ses costez, qui le suivent par tout.

PENDRE, se dit aussi du supplice de la potence, de ceux qu'on y attache & qu'on y estrangle. On pend les larrons & ceux qui se battent en duel. On pend par les pieds ceux qui se sont pendus eux-mêmes, qui se sont deffaits. Judas se pendit par desespoir.

PENDRE, se dit figurément en choses morales. Pendre l'épée, les armes au croc, c'est à dire, Renoncer à la guerre. Ce procés est pendu au croc, c'est à dire, qu'on ne poursuit plus cette affaire, qu'elle est abandonnée.

PENDRE, est aussi s. m. Il a merité cent fois le pendre, c'est un traistre qui ne vaut pas le pendre.

PENDRE, se dit proverbialement en ces phrases. Par compagnie on se fait pendre, se dit quand on fait quelque chose pour complaire à sa compagnie. On dit aussi, Dire pis que pendre de quelqu'un, quand on en mesdit outrageusement. On dit aussi, Je veux qu'on me pende, si je le fais, on me pendroit plustost. Il se feroit pendre pour avoir de l'argent, lors qu'on veut témoigner l'estrange affection ou avidité qu'on a pour quelque chose. On dit aussi quand on a manqué quelque belle occasion, Aprés cela il faut se pendre. On dit aussi, Autant vous en pend à l'oeuil, pour dire, Pareil accident vous menace, vous peut arriver. On dit encore, Les grands voleurs pendent les petits.