VOLEUR, EUSE. s. m. & f. Brigand, larron qui vole, qui desrobe. Les voleurs de grand chemin sont ceux qui volent à la campagne à main armée. Voleurs de nuit, sont ceux qui volent la nuit dans les ruës, qui percent, qui escaladent les maisons. Voleurs domestiques, sont les valets qui desrobent, qui trompent leur maistre. Il y a une Ordonnance de François I. faite contre quelques Gentilshommes qui faisant semblant de voler l'oiseau, guettoient les Marchands, & les détroussoient, d'où quelques-uns derivent le mot de voleur. Mais ce mot est plus ancien ; car il est fait mention dans la Loy Salique de celuy qui avoit volé un taureau. Desorte qu'il est plus à propos de dire qu'il vient de involare, ou de vola.

En termes de Fauconnerie, on appelle un oiseau bon voleur, ou beau voleur, quand il vole bien & sûrement.

VOLEUR, se dit aussi de ceux qui exigent des droits qui ne sont pas deus, qui rançonnent ceux qui ont à faire à eux, qui trompent en vendant leurs marchandises ; & generalement de tous ceux qui acquierent du bien par mauvaises voyes. Il y a des Procureurs & des Sergents qui sont de grands voleurs. Les Hosteliers sur les grands chemins sont de grands voleurs, des rançonneurs de gens. Les usuriers sont des voleurs à l'égard des fils de famille.

On dit proverbialement, Voleur de meules de moulin, en accusant ironiquement un homme d'être voleur. On dit aussi, Les grands voleurs pendent les petits.