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subst. fem. plur. Il estoit autrefois masculin. C'est en general toute imposition de deniers extraordinaires, que le Roy leve sur le peuple pour soustenir les charges de son Estat, auxquelles le revenu de son Domeine ne pourroit suffire.

Les Aides ont esté nommées d'abord ainsi, à cause que c'estoient des subsides que les Estats consentoient estre levez sur le peuple pour aider les Rois à soustenir les guerres : & on appella Generaux des Aides, ceux qui estoient nommez par les Estats pour recevoir ces deniers, & en ordonner.

AIDES, se dit plus particulierement des deniers que le Roy leve sur les marchandises qui se vendent & se transportent dedans & dehors son Royaume. La ferme des Aides estoit autrefois distinguée, & maintenant est unie à celle des Gabelles, & autres impositions. Ainsi les Aides respondent au mot Latin vectigal, à vehendis mercibus ; & elles sont payées par toutes sortes de personnes privilegiées, ou non. C'est par là qu'elles different des tailles, parce que les tailles ne se payent que par les roturiers, & sont une espece de capitation qui respond au Latin tributum.

Le droit d'aides, est aussi un droit estably par plusieurs Coustumes. Il estoit deu autrefois par le vassal au Seigneur feodal, & estoit different suivant les lieux. Il se payoit particulierement en trois cas ; lors que le Seigneur faisoit son fils aisné Chevalier, ou lors qu'il marioit sa fille aisnée, ou lors qu'il estoit fait prisonnier des ennemis, pour payer sa rançon : c'est ce qu'on appelloit loyaux, ou leaux aides, & devoirs, ou aides coustumieres & communes, ou aides chevels, ou aides de noblesse, qui estoient deuës de droit & par la Coustume. Il y avoit aussi des aides raisonnables, qu'on donnoit au Seigneur en cas de necessité, & qu'on taxoit raisonnablement selon les facultez de chacun, noble, ou roturier. On appelloit aussi aides libres & gracieuses, celles qui estoient offertes volontairement au Seigneur par les sujets dans les necessités impreveuës. Il y a des lettres du Roy Jean de l'an 1353. par lesquelles il declare qu'il tient pour subsides & aides gracieuses certaines sommes levées sur les Nobles, le Clergé, & le peuple. On a adjousté aux aides loyaux celles qu'on a appellées pour l'allée d'outre-mer, ensuitte d'une aide qu'establit Louïs VII. pour le voyage de la Terre Sainte, qui fut payée par toutes sortes de personnes, sans distinction de sexe, ni d'âge, ni de dignité.

On a payé aussi des aides tant au Roy, qu'aux Seigneurs en plusieurs autres occasions. On payoit une aide au Seigneur, quand il vouloit acheter une terre : ce qui n'arrivoit qu'une fois en sa vie. Il y avoit des aides pour la fortification des places & des maisons royales ; d'autres pour la deffence de la terre contre l'invasion des ennemis ; d'autres pour faire un voyage en la Cour de l'Empereur. Il y avoit des aides de l'ost, & de chevauchée, qu'on devoit au Seigneur, quand on ne pouvoit pas luy rendre service en personne à l'armée.

On a appellé aussi aides de relief, celles qu'un vassal estoit tenu de payer aux heritiers de son Seigneur decedé, pour leur aider à relever leur fief, ou payer le relief au fief chevel, ou dominant.

Les Evesques ont aussi levé des aides sur les Ecclesiastiques, qu'ils appelloient Coustumes Episcopales, ou Synodales, quelquefois Denier de Pasques. On les payoit au temps de leur sacre & joyeux advenement, ou lors qu'ils recevoient les Rois chez eux, ou lors qu'ils estoient appellez par le Pape pour venir en sa Cour, ou à un Concile, comme aussi lors qu'ils alloient prendre à Rome le pallium.

Les Archidiacres exigeoient aussi des aides sur les Prestres de leur Archidiaconé. Voyez dans Monsieur Du Cange des preuves & des exemples de toutes ces choses qu'il a recherchées fort curieusement.

Cour des Aides, est une Jurisdiction souveraine establie en plusieurs endroits du Royaume pour juger des differents qui arrivent sur le payement des Aides, & de tous les autres deniers royaux, à la reserve du Domeine. La Cour des Aides de Paris a trois Chambres, la Cour des Aides, celle de Roüen, de Montferrand, &c. Ce fut François I. qui establit les Generaux des Aides sur le fait de la justice : ce qu'on a appellé depuis, Cour des Aides.

On appelle aussi le lieu où l'on tient ce Tribunal, La Cour des Aides. le Greffe, la beuvette de la Cour des Aides.

AIDES, en termes de Manege, se dit des secours & des soustiens que tire le cavalier des effets moderez de la bride, de l'esperon, du poinçon, du caveçon, de la gaule, du son de la voix, du mouvement des jambes & des cuisses, pour faire manier un cheval comme il luy plaist. Ce cheval connoist les aides, obeït, respond aux aides. ce cavalier donne les aides extremement fines.