s. f. Pierre bleuë & fossile qui est tendre au sortir de la carriere, & qu'on couppe en feuilles deliées pour faire des couvertures au lieu de tuiles. On en fait aussi des tables & d'autres ouvrages espais. Les ardoises d'Angers sont les plus fameuses : celles de Mesieres sont plus tendres & s'écaillent. La rousse noire est la plus estimée. La latte d'ardoise est beaucoup plus large que celle de la tuile. Les beaux bâtiments sont toûjours couverts d'ardoise. Les Anciens n'ont point eu l'usage des ardoises, mais couvroient leurs maisons de bardeau ou d'aissi, comme on voit dans Pline. Philander dit que l'ardoise se couppe avec une scie dentée, & que ce mot vient ab ardendo. Du Cange. Mais il y a plus d'apparence de dire qu'il est derivé du Latin Later Artesius, du nom du pays d'où il est venu d'abord.

L'Ordonnance de la Ville de Paris sur la moison des ardoises porte, qu'on n'en fera que de deux qualités, sçavoir de la quarrée forte qui aura onze pouces de longueur sur six ou sept pouces de largeur, & deux lignes d'épaisseur ; & de la quarrée fine qui aura douze ou treize pouces de largeur, & une ligne d'épaisseur, dont le millier fait quatre toises de couverture en luy donnant trois pouces & demi de pureau. Elle porte aussi, que la pierre dont ces ardoises seront faites doit être retirée de la troisiéme fonciere de chacune mine ou periere, & doit être de quartier fort & sonnant.