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v. act. Consentir par un Seigneur Souverain que des gens de main morte possedent des fiefs moyennant le desdommagement des advantages qu'il en tireroit s'ils demeuroient dans le commerce. Il n'y a que le Roy qui puisse amortir des fiefs. les fiefs amortis ne doivent plus rien au Roy.

AMORTIR, signifie aussi, Esteindre, racheter une rente, une pension, une dette. On fait souvent revivre des rentes qui ont été amorties ou rachetées. cet homme a amorti plusieurs dettes des deniers dotaux de sa femme. il est permis d'amortir à prix d'argent une pension sur un Benefice, parce que c'est une chose temporelle.

AMORTIR, signifie aussi, Esteindre une chose allumée, affoiblir, rabatre la violence d'une chose ; & se dit souvent avec le pronom personnel. Cet incendie a été grand, mais il s'amortit. l'ardeur de la fievre s'amortit par la saignée. la natte d'un jeu de paume amortit le coup de la balle, empêche sa reflexion. le mouvement le plus violent diminuë toûjours, & enfin s'amortit tout à fait. on garnit un sautereau d'espinette d'un morceau d'estoffe pour amortir soudain le son de la corde.

AMORTIR, se dit figurément en Morale. L'âge amortit les plus violentes passions, amortit l'ardeur de la jeunesse. son amour s'est fort amortie, pour dire, s'est fort ralentie. ce Ministre a sagement amorti, appaisé la sedition.