v. act. & n. qui se joint souvent avec le pronom personnel. Discontinuer une marche, un travail, une action fatigante. L'Escriture dit que Dieu se reposa le septiéme jour aprés la creation du monde. Le peuple croit qu'il y a un Juif errant qui marche toûjours sans se reposer. Tandis qu'une compagnie est en garde, l'autre se repose.

REPOSER, signifie aussi, Dormir. La nuit est faite pour dormir, pour reposer ses membres. Ce malade a des infirmités qui l'empêchent de reposer. On dit d'un homme veautré sur un lit, qu'il repose son humanité.

REPOSER, se dit aussi des corps morts qui sont dans le tombeau. On met dans les Epitaphes, Cy gist & repose un tel Seigneur. Icy repose en paix. En cette Eglise reposent les corps de tels & tels Martyrs.

REPOSER, se dit aussi des choses inanimées. On dit que des terres se reposent, lors qu'on les laisse en jachere, qu'elles ne sont point labourées, ni ensemencées : qu'on laisse reposer des meubles, des tapisseries, des habits, quand on est quelque temps sans qu'on s'en serve : qu'on laisse reposer son teint, quand on garde le lit pour l'avoir plus frais.

REPOSER, en parlant des liqueurs signifie, Rasseoir. Il faut laisser reposer le vin, l'huile, la biere, afin que la lie tombe au fonds. Le miel reposé devient plus dur.

REPOSER, se dit aussi en choses spirituelles. Il faut laisser reposer ses esprits, quand ils sont agitez de quelque passion violente. Un esprit reposé juge plus sainement des choses. L'esprit se fatigue par l'étude, & a besoin de se reposer.

REPOSER, signifie aussi, Se confier à quelqu'un, luy commettre le soin d'une affaire. Les Rois se reposent sur leurs Ministres de plusieurs soins trop fatigants. Vous pouvez vous reposer sur moy, sur ma parole, je vous rendray bon compte de cette affaire. Un habile homme ne se doit point reposer sur autruy de ce qu'il peut faire luy-même.