s. m. Le dernier des Officiers de Justice qui execute les criminels. Quand on scelle les Lettres du Bourreau, on les jette sous la table, pour marquer l'infamie du mestier. Borel derive ce mot de bourrée, qui signifie une poignée de verges de saule, comme témoigne Monet, parce que les verges sont les premiers instruments dont se sert le Bourreau. Il peut venir aussi de burrus, qui signifie roux, parce qu'en plusieurs lieux les Bourreaux doivent être habillez de rouge & de jaune. Ailleurs il le derive du Grec voros, qui signifie carnacier. Mais il est vray que c'est un mot Celtique & ancien Gaulois : car les Bas-Bretons se servent encore de ce mot sans y rien changer.

On le dit figurément du remords de la conscience. Le criminel porte toûjours avec luy son bourreau. la peste, la guerre, la famine sont les bourreaux de la Justice divine.

On appelle aussi un bourreau, celuy qui est sanguinaire, cruel, sans pitié. Ce maistre bat tous ses gens, c'est un vray bourreau. les Chirurgiens ignorants sont de vrais bourreaux.

On dit proverbialement, qu'un homme est un vray bourreau d'argent, pour dire, qu'il le ménage mal, qu'il le prodigue sans necessité. On dit aussi, qu'un homme se fait payer en Bourreau, pour dire, qu'il se fait payer par advance. On dit aussi, qu'un homme est brave comme un Bourreau qui fait ses Pasques, quand il n'a pas coustume d'estre bien vestu.