v. act. & neut. Couper, diviser en deux ou plusieurs pieces soit en long, soit en large. Fendre avec les coins, avec la hache. il y a des moulins à plusieurs scies qui fendent les poutres pour en faire des ais. il faut attendre que le feu ait fendu cette busche, & nous aurons des tisons. fendre du fer dans une forge. fendre la teste d'un coup de cimeterre. fendre un pourpoint, l'ouvrir par le dos & par les manches.

FENDRE, se dit aussi des choses qui s'entrouvrent d'elles-mêmes. La trop grande secheresse fait fendre la terre. il a gelé à pierres fendre. les terrasses se fendent, quand elles ne sont pas assez fortes. c'est la force du bois qui a fait fendre cette poutre.

FENDRE, se dit aussi des choses liquides qu'on ne fait que traverser, & qui se remettent aussi-tost en même estat. ce navire fendoit les mers. l'aigle fend les airs d'un vol rapide. j'ay fendu la presse pour arriver jusqu'à l'autel.

FENDRE, se dit aussi en parlant des douleurs qui se ressentent en plusieurs parties, comme si on les fendoit. La teste me fend d'une violente migraine. le coeur me fend de pitié, quand je voy ces miserables qui souffrent. le coeur fend de tendresse à un amant auprés de sa maistresse.

On dit proverbialement, Fendre un cheveu en deux, pour dire, Faire des divisions trop subtiles. On dit aussi, qu'un homme a la gueule fenduë jusqu'aux oreilles, pour dire, qu'il l'a par trop grande. On dit aussi d'un banqueroutier ou fugitif, qu'il a fendu le vent.