subst. masc. Petite monnoye d'Espagne qui vaut un peu plus d'un double. Les Espagnols comptent presque toûjours par maravedis. La taxe des Livres est marquée à la premiere page à cinq ou six cens maravedis. Il faut 170. maravedis monnoye d'Espagne pour faire une livre de France. Il faut 325. maravedis pour faire un ducat. Les 34. maravedis valent une reale simple. Les Marchands de Seville tiennent leurs Livres par maravedis, & les somment par dixaine, & ainsi c'est de la monnoye de compte. La plus ancienne mention qu'on ait fait des maravedis, c'est sous le regne du Roy Alphonse, lors de la bataille de las navas ; & on les appella Alfonfis de son temps, à cause qu'il en fut l'inventeur. Il y a eu aussi des maravedis d'or & d'argent. Les anciens maravedis valoient la troisiéme partie d'une reale du même poids & valeur qu'à present, & ainsi chacun valoit douze maravedis de maintenant. Mariana dit qu'au temps d'Alphonse XI. le maravedis en valoit 17. Et au temps d'Henry II. & de Jean I. il en valoit dix. Au temps d'Henry III. il en valoit cinq. Au temps de Jean II. deux & demi. Ce mot est Arabe, & est venu des Mores Almoravides qui passerent d'Afrique en Espagne, & qui imposerent leur nom à cette monnoye, qui depuis par corruption a été appellée maravedis. Covarruvias. Il est fait mention de cette monnoye dans le Chapitre 14. de privilegiis aux Decretales. Là ils sont appellez, aussi-bien que chez les autres Autheurs Latins, marabitini, parce qu'ils viennent des Mores, & qu'ils ont esté ainsi nommez quasi Maurorum spolia ; car botino en Espagnol signifie butin.