s. f. Arbre espineux qui vient dans les lieux deserts & point cultivés, qui sert à faire des hayes. Ce chemin par la forest est difficile, il est plein de ronces & d'espines. Les moutons qui passent à travers des ronces perdent toûjours de leur laine. On l'appelle en Latin rubus ou sentis. Dioscoride parle d'une ronce qui croist au mont Ida, qui n'a point du tout d'espines, ou qui en a de petites. Le fruit de la ronce Ideenne est doux, astringent & agreable, quoy qu'un peu fade. Il ne devient point noir en meurissant. On l'appelle ampe ou framboise. Les ours sont fort friands de ce fruit. Il y a des ronces grandes comme des arbres ; d'autres qui s'entortillent parmy les buissons ; d'autres qui rampent par terre, & y prennent racine, comme font le gramen & chiendent, & celles-cy sont appellées terrestres. Il y en a qui ne croissent que dans les montagnes & dans les forests. Les ronces sont épineuses, & portent leur fruit en forme de grappes. Leurs fleurs sont blancheastres, & rendent des meures noires & par grains, & ont une racine fort longue & rampante. Ce mot vient de l'Italien ronca, que quelques-uns derivent du Syriaque romcha. Menage. Du Cange le derive de runchi, qu'on a dit dans la basse Latinité en la même signification de ronce. On a dit aussi runcare, pour dire, purgare agrum à sentibus, dont on a composé le Latin averruncare, pour dire, arracher.

RONCE, se dit figurément en Morale des difficultez qui se trouvent dans les estudes & dans les affaires. Les preceptes de la Grammaire sont les ronces & les espines des sciences. Le chemin de la vertu est plein de ronces. Avant que vous ayez deffriché cette affaire, vous trouverez bien des ronces.