subst. masc. Le devant d'un boeuf, d'un taureau. La peau d'un gras fanon luy bat sur les genoux. Rampale dans ses Idylles. Les Latins l'appellent paleare, ou palearium.

FANON, en termes de Manege, se dit d'un gros toupet de poil ou de crin qui vient au derriere du boulet de plusieurs chevaux. Les chevaux de carrosse ont souvent de gros fanons.

FANON, se dit aussi des barbes de baleine, qui pendent des deux costez de la gueule de ce monstre. Le cent pesant de fanons de baleine a esté reglé par Arrest du Conseil à 67. l. 10 s. C'est ce qui sert à mettre dans des corps de jupe des femmes, & à plusieurs sortes d'ouvrages où on a besoin d'une matiere pliante & qui fasse ressort.

FANON, en termes de Marine, est un racourcissement du point d'une voile, & particulierement de celle d'artimon, lors qu'on la trousse & ramasse avec des garcettes pour prendre moins de vent. Ces fanons sont des bouts de corde divisez en plusieurs articles ou marticles attachez aux grandes voiles, qui les embrassent & serrent quand il est de besoin.

FANON, en termes d'Eglise, signifie un manipule ou ornement sacerdotal, que les Prestres, les Diacres & Sous-Diacres mettent au bras gauche en officiant. Il est fait en forme de petite estole. Voyez Manipule. Où on a fait voir que c'estoit autrefois une espece de mouchoir blanc, comme témoigne Durandus. Son primitif est pannus, dont les Allemands ont fait fannus, parce qu'ils changent ordinairement le p en f.

FANON, se dit aussi des deux pendants qui sont au derriere de la mitre d'un Evêque, & aussi du bonnet ou de la couronne de l'Empereur.

FANON, en termes de Blason, est un large brasselet fait à la maniere du fanon de Prestre pendant du bras droit, au lieu que celuy du Prestre pend du bras gauche. C'estoit autrefois une manche pendante qu'on portoit prés du poignet, sur tout en Allemagne, d'où ce nom nous est venu, parce que les Allemands appellent fanen, une piece de linge ou d'estoffe, & quelquefois une banniere. On l'appelle autrement dextrochere.

FANON, se prend aussi quelquefois pour gonfanon. Voyez Gonfanon. Et en ce sens Borel le derive du Grec phaino, appareo, parce qu'on le voit de loin estant au bout d'une pique.