s. m. Terme de Pharmacie. C'est un nom qu'on donne aux sucs de fruits depurez & cuits jusqu'à la consomption des deux tiers de leur humidité. On fait des robs de coins, de meures, de bayes de sureau, d'aloés, d'acacia, de reglisse, de berberis, & plusieurs autres pour diverses maladies. Le suc des groseilles rouges confit s'appelle rob de ribes. A l'égard du suc des raisins depurez, il s'appelle particulierement sapa, quand il est cuit jusqu'à la consomption des deux tiers ; & ce sapa est presque en consistence de syrop : mais quand il n'est cuit que jusqu'à la consomption du tiers, on l'appelle defrutum ; & c'est ce que le peuple appelle vin cuit : & quand on le cuit jusqu'à une consistence approchante des electuaires mols, c'est ce qu'on appelle resiné ; & alors on l'employe à diverses confitures. Ces vins sont appellez aussi aliments medicamenteux. Ce mot est en usage dans les boutiques des Apothicaires, quoy qu'originairement il soit purement Arabe, où il signifie un simple suc desseché au Soleil ou sur le feu, afin qu'il se puisse garder longuement sans corruption. On le prend quelquefois pour une composition de quelque suc avec du miel ou du sucre, & on le confond avec l'ooc. D'autres le derivent de rob, vieux mot Breton qui signifie rouge, d'où est venu aussi le nom de Robert, ou comme on disoit autrefois Robard, qui signifioit Chantre rouge.

s. f. Terme de Pharmacie. C'est un suc mineral durcy, qui semble quelquefois avoir passé par le feu, & estre onctueux. On la trouve dans les mines d'or & d'argent, meslée souvent avec l'orpigment. Elle est rouge, & vient de l'Asie Mineure, & de plusieurs autres lieux. La naturelle dont parle Vitruve n'est autre chose que l'arsenic rouge. La factice est le sandix de Dioscoride & de Galien, qui est faite de ceruse poussée au feu, dont l'invention fut trouvée par hasard dans un incendie. On en fait aussi avec de l'orpigment poussé au feu, comme dit Scaliger. La meilleure est la plus rouge, & qui sent le soulfre. Les Medecins se servent de la naturelle, qui est un poison, & un remede ; & les Peintres de la factice. Voyez Agricola, Pline, Dioscoride.

s. m. Terme de Pharmacie. C'est une plante medicinale que les Apothicaires appellent juncus odoratus, parce que ce mot signifie fleur de jonc. On l'appelle aussi pasture de chameau. Elle croist en Afrique & en Arabie. Elle est rousse, chargée de fleurs minces tirant sur le rouge, lesquelles étant frottées entre les mains, sentent la rose. Elle a un goust ardent, acide & bruslant la langue. Galien dit que de son temps on ne trouvoit point de sa fleur, parce que les chameaux mangeoient tout ce qu'ils en pouvoient trouver. Maintenant elle est assez commune.
s. m. Terme de Pharmacie. C'est une plante qui ne jette que trois feuilles : ce qui fait que quelques-uns l'appellent trifolium. Elles panchent contre terre, comme si elles étoient rompuës, & sont semblables à la parelle, ou aux feuilles du lis, quoy qu'un peu moindres & rouges. Sa tige est haute d'une coudée, & sans feuilles. Ses fleurs sont blanches, & en maniere de lis. Sa racine est bulbeuse, & de la grosseur d'une pomme, estant gresle en dehors, & blanche au dedans comme un oenf. Elle a un goust doux, & est bonne à manger. Il y en a une seconde espece dont parle Dioscoride, qu'il nomme erythracium, pource qu'il est rouge, dont la graine est semblable au lin, quoy que plus grosse, dure, legere & reluisante. Cette plante excite à luxure. On dit que tenant seulement la racine dans la main, elle met en chaleur. Mais elle a bien plus de vertu, quand elle est prise avec du vin, ou lors qu'on la mange consite.
s. f. Terme de Pharmacie & de Botanique. C'est un fruit qui ressemble à une petite prune, qui étant meur est verd tirant sur le noir, qui est fort doux, & a une chair tenace & gluante, dont les Syriens font une glu, qu'on appelle à Venise glu d'Alexandrie, qui est bonne pour chasser aux oiseaux. Le noyau qui est au dedans est fait en triangle. L'arbre qui le porte n'est pas si grand que le prunier. L'escorce du tronc est blanche, & celle des branches est verde. Ses feuilles sont rondes & fermes. Il a apporté son nom d'Arabie, d'où Pline témoigne qu'il est venu de son temps en Italie.