Ou ESSE. Lettre consone, dix-huitiéme de l'Alphabeth.

On appelle esse, un petit clou ou morceau de fer tortu ou courbé qu'on met au bout des essieux pour y arrester les rouës. Quand on va en voyage, il faut avoir des esses dans son carrosse, pour mettre à la place de celles qui se peuvent perdre par les cahots. On appelle aussi l'esse d'une louve, un double crochet de fer fait en forme d'une S, qui s'accroche d'un costé au cable de la gruë, & de l'autre dans l'oeuil de la louve qui enleve la pierre. On le dit encore de ces figures ou crochets qui sont au bout du fleau d'une balance.

On dit proverbialement, qu'un homme qui a trop beu fait des esses, pour dire, qu'il va en serpentant à la maniere d'une esse, qu'il ne se peut soustenir, ni marcher droit. On dit aussi, Allonger les s, pour dire, Faire une tromperie dans un compte. Car autrefois on finissoit tous les articles par des s. qui signifioient des sous ; & quand on les allongeoit par enbas, ils formoient une f, qui signifioit des francs.

S, chez les Anciens, étoit une lettre numerale qui signifioit sept, suivant ce vers :

S verò septenos numeratos significabit.