s. m. Chaussure faite d'un bois creusé, dans lequel on met le pied. Le sabot est la chaussure des villageois, des pauvres gens. Les Dames en Limosin portent des sabots mignons & ouvragez pour se tenir chaudement. Les Bouchers mettent l'argent qu'ils reçoivent dans un sabot. Ce mot vient de saputus, diminutif de sapus, qu'on a dit pour sapa, dont on a fait savate. Menage. Borel le derive de bot, vieux Gaulois qui signifioit un trou en terre, à cause qu'il luy ressemble par sa cavité dans laquelle on fourre le pied.

SABOT, en termes de Manege, est toute la corne du pied du cheval au dessous de la couronne, ce qui renferme le petit pied, la sole & la fourchette. Ce cheval a fait pied neuf, le sabot luy est tombé.

SABOT, se dit aussi d'une espece de toupie qui n'a point de fer, avec quoy les enfans se jouënt, en le faisant tourner sur sa pointe à force de le foüetter avec des lanieres de cuir. Virgile compare une Reine en colere à un sabot que les ensans foüettent dans un vestibule.

SABOT, se dit proverbialement en ces phrases. Cet homme qui est si riche est venu à Paris avec des sabots chaussez, pour dire, il y est venu gueux & en paysan. On dit qu'un homme dort comme un sabot, pour dire, qu'il dort profondement : par allusion au sabot des petits enfans, qui croyent qu'il dort, quand il est quelque temps à tourner sans qu'on le foüette. On dit aussi par menace aux enfans, qu'on les foüettera comme un sabot, pour dire, qu'on les chastiera rigoureusement. On dit aussi ironiquement à un faineant qui n'a qu'un mestier imaginaire, C'est Guillemin Croquesolle Carreleur de sabots.