s. m. Estoffe de soye polie & luisante, dont la chaisne est fort fine, & sort en dehors, & la tresme est grosse & cachée ; ce qui luy donne son lustre. Le plus beau satin est celuy de Florence & de Gennes, & puis celuy de Lyon. Les satins de Bruges sont tresmés de fil, & la chaisne est de soye ; ce qui l'a fait nommer caffard. Le satin plein est celuy qui est brillant & uni. Il y en a d'autre qui est figuré, & diversifié de plusieurs couleurs ou figures, auquel on adjouste de nouvelles chaisnes ou tresmes pour faire les façons. On fait des robbes, des juppes, des culottes de satin. On imprime des images, des Theses sur du satin. Menage derive ce mot de seta, comme qui diroit setinum ; ou de l'Hebreu sadin, signifiant la même chose ; ou des mots sade, & sadinet, qui signifioient en vieux François propre, & gentil, parce que cette estoffe habille fort proprement. Du Cange dit qu'il vient de zatoüin, ou zatoüi, vieux mot François signifiant la même chose.

On dit figurément d'une belle peau blanche & unie, que c'est un satin, qu'elle est blanche comme un satin, douce comme un satin. On le dit aussi des estoffes, des fleurs, & autres choses brillantes & polies. Rabelais fait une plaisante allegorie du païs de Satin, pour se moquer des Auteurs qui parlent de plusieurs animaux fabuleux & fantastiques, comme le phoenix, la remore, les Harpyes, les Satyres, &c. qui n'ont jamais été veus qu'en peinture.