subst. fem. Herbe medicinale. La sauge produit plusieurs branches longues, quarrées & blanches. Ses feuilles sont veluës, blancheastres, & presque semblables à celles du coignier, mais plus longues & plus espaisses, & sont rudes comme un drap à demi usé. Elle produit sa graine à la cime de ses branches. Son odeur est un peu forte, & neanmoins fort bonne. Il y en a une de jardin, & une sauvage qui croist par tout. En quelques lieux on l'appelle serve. Les Hollandois preparent des feuilles de sauge de la même maniere qu'on prepare le thé en la Chine, & les portent aux Chinois comme une chose fort precieuse : ce qui leur a si bien reüssi, qu'on leur donne maintenant pour une livre de feuilles de sauge quatre fois autant de thé, qu'ils revendent fort cher en Europe. La sauge est fort vantée dans l'Escole de Salerne, pour être un remede à tous maux. Cette herbe étant veuë avec le microscope, paroist couverte de quantité d'araignées vivantes, & qu'on voit marcher. Les crapaux se trouvent ordinairement auprés de cette herbe, & ils attirent tout le venin qu'elle pourroit avoir. En Latin salvia.

Les Serruriers appellent une piece de la garniture de leurs serrures, la feuille de sauge.

On dit proverbialement d'une chose qui ne sent rien, Il n'y a ni sel, ni sauge ; & figurément on le dit des ouvrages qui sont insipides.