subst. masc. Petite boule, ou attache ronde qui sert à joindre les deux bouts d'un habit, ou de quelque autre chose qu'on veut attacher ou detacher selon les besoins. Les boutons d'un pourpoint, des manches. le bouton d'un haut-de-chausse. des bottines qui se ferment à boutons. les boutons des pantes d'un lit sont en forme d'olive. En vieux François on l'appelloit fermail. Du Cange. On s'en sert quelquefois pour orner & passementer les habits. Des boutons de diamants. des boutons d'Orfevrerie. des boutons d'estain, de letton, de geais. des boutons d'or, d'argent, de fil, de soye, de crin. des boutons à queuë.

On dit chez les Escrimeurs, Porter une botte au troisiéme bouton, pour dire, Estre assûré de porter son coup au lieu où on vise.

En termes de Fauconnerie, on dit qu'un oiseau branche, & prend le bouton, pour dire, la cime des arbres.

On appelle en termes de Manege le bouton, la boucle de cuir qui coule le long des resnes, & qui les resserre. Et on appelle, Mettre un cheval sous le bouton, lors que le Cavalier en descendant abaisse ce bouton sur le col, jusqu'à ce que la bride ramene la teste du cheval en bon estat.

On dit figurément en ce sens, Serrer le bouton à quelqu'un, quand on le tient en bride, & quand on le presse fortement de faire quelque chose.

BOUTON, signifie aussi, le jet que font les plantes pour en former une fleur avant qu'elle soit tout à fait esclose. Il y a bien des boutons sur ces arbres. il y a des arbres qui jettent des boutons à fleur, & d'autres à fruit. On le dit sur tout des roses. Il s'appelle autrement oeuil. Menage derive ce mot de pulsare, parce que les boutons viennent aux arbres quand ils poussent : d'où vient qu'on a appellé aussi bouture, leurs branches coupées & plantées en terre ; & un boutoir de Mareschal, parce que bouter signifioit autrefois pousser. Les boutons des habits n'ont été dits que par ressemblance à ceux des arbres.

On appelle figurément & poëtiquement une bouche petite & vermeille, un bouton de rose.

BOUTON, se dit aussi d'une bube ou éleveure rouge qui vient au visage de chaleur de foye, & souvent pour avoir fait excés de vin. On dit aussi, des boutons de verolle, de farcin.

BOUTON, en termes de Chirurgie, est un instrument de fer rond par le bout, & qu'on fait rougir pour guerir certaines playes, comme les fistules lacrymales où on met un bouton de feu. Les Mareschaux disent aussi, qu'il faut mettre un bouton de feu à chaque bouton de farcin pour le guerir.

BOUTON, en termes de Guerre, est le petit corps rond qu'on met au bout d'une arme à feu pour servir de mire, & tirer plus droit. Le bouton d'un canon, d'une arquebuse.

BOUTON, en termes de Serrurier, est ce morceau de fer qui sert aux serrures dans les chambres à faire mouvoir le pesne. On le dit aussi des verrouils, des targettes.

Les Essayeurs d'or appellent aussi boutons, les petites parties d'or ou d'argent qu'on leur fournit pour essayer à quel titre sont ces metaux. Il pese ordinairement dix-huit grains, & est de la grosseur d'un bouton.

BOUTON, se dit aussi des poignées de fer qui sont au devant des portes, qui servent à les tirer & fermer.

On appelle aussi dans les Academies de jeu des boutons, les faux dez, les dez chargés.

On dit proverbialement, qu'une chose ne tient qu'à un bouton, pour dire, qu'elle tient à peu de chose. La soutane de ce Gentilhomme ne tient qu'à un bouton, pour dire, qu'il la quittera aisément pour se battre. On dit d'une chose qu'on méprise, qu'on n'en donneroit pas un bouton.