subst. masc. signifie un chanteau long qu'on faisoit cy-devant, quand on rendoit le pain benit, pour en envoyer des parts aux parents & aux amis, parce que le chanteau de l'Eglise ne suffisoit pas, & n'estoit pas si bien estoffé, ni si delicat. On faisoit honneur à ses amis en leur envoyant du cousin.

COUSIN, est aussi un petit insecte volant qui pique avec grande douleur & importunité. Les cousins & les mouches ont six grandes jambes, n'ont point de cou, & ont une trompe qu'ils allongent & retirent, par le moyen de laquelle ils succent le sang des animaux, & les autres liqueurs dont ils se nourrissent. En Amerique on est tellement affligé de cousins, qu'on ne sauroit dormir à l'air, ni avoir aucune partie du corps decouverte. Pour s'en deffendre, il faut mettre du papier sous ses bas, car leur aiguillon ne le peut percer. Pour les faire sortir d'une chambre, il faut mettre une lumiere au dehors, ils y accourent, & puis on ferme promptement toutes les fenestres. Menage derive ce mot de culicinus, formé de culex.

COUSIN, se dit proverbialement en ces phrases. Tous Gentilshommes sont cousins, & tous vilains comperes. On appelle du mauvais vin dans un logis, du chasse-cousin.