v. act. qui ne se dit que des femelles des oiseaux qui se tiennent sur leurs oeufs pour les échauffer, jusqu'à ce qu'elles en voyent esclorre les petits. Les pigeons couvent plusieurs fois l'année. C'est une erreur populaire de croire que les tortuës couvent des yeux ; elles couvrent seulement leurs oeufs de sable, & le Soleil par sa chaleur les fait esclorre. Ce mot vient de cubare. Nicod. Du Cange dit aussi qu'il vient de cubare ova.

On dit par comparaison, Couver des yeux, quand on regarde attentivement une personne pour qui on a de la tendresse, ou de la jalousie, lors qu'on ne leve pas les yeux de dessus elle. C'est une femme qui aime tellement son mary, sa fille, qu'elle le couve des yeux.

COUVER, se dit aussi des femmes du menu peuple qui étant assises en un lieu froid, mettent un chauderon de feu sous leurs cottes, pour se tenir plus chaudement.

COUVER, se dit encore des choses qui sont cachées quelque temps, & qui sortent aprés avec éclat. Le feu a long-temps couvé sous la cendre, & puis l'incendie a recommencé. Cet homme a des lassitudes, des degousts, il couve quelque grande maladie. La petite verolle couve assez long-temps, avant que de paroistre.

COUVER, en ce sens, se dit figurément des choses morales & spirituelles. On croyoit son amour esteint, il a long-temps couvé dans son coeur sans paroistre. Les manieres dont ces Princes agissent font croire qu'ils couvent quelque grande guerre dans leur ame. Cette ligue, cette conspiration a couvé long-temps avant que d'éclater.