s. m. Partie double de l'animal, où s'amassent les urines. On l'appelle autrement le rein. Il y a des gens qui n'ont qu'un rognon, d'autres trois, voire quatre. Ils sont situez un peu au dessous du foye, pour separer plus promptement l'humeur sereuse d'avec le sang sur les muscles des lombes des deux costez de la veine cave. Ils ne sont pas vis à vis, mais l'un au dessous de l'autre. Ils sont attachez aux lombes, au diaphragme, à l'intestin colon par l'extremité du peritoine, & à la vescie par les ureteres. Leur figure ressemble aux faseoles, ou à un croissant, car ils sont courbes du côté de la veine cave, & par dehors ils sont voutez, gibbeux & longuets. Leur substance est charneuse, rouge, épaisse & solide, peu differente de celle du coeur, mais sans filaments. Galien les compte entre les parenchymes, & Hippocrate entre les corps glanduleux. Mais Bellinus pretend que ce n'est point une chair solide, & que ce n'est qu'un tissu & un assemblage de petites fibres qui s'étendent depuis la superficie du rein jusqu'à cette cavité qu'on nomme le pelvis ou bassin, où elles portent l'urine. Ils ont deux membranes, dont l'externe s'appelle bandelette, ou l'enveloppoir des reins ; l'autre couvre leur propre chair. La veine emulgente qui vient de la veine cave, & une grosse artere entrent dans leurs cavitez. Il y a deux vaisseaux qui en sortent, assez gros, blancs, caves & nerveux, qu'on appelle ureteres, par où les veines & les arteres se purgent de leurs serositez.

On appelle aussi un rognon de veau, la partie anterieure de la longe où est le rognon.

ROGNON, signifie quelquefois, Testicules. Des rognons de belier. Les rognons de coq sont fort bons dans les ragousts.

On dit proverbialement, Mettre la main sur les rognons, sur les costez, faire le pot à deux anses : ce qui se fait par les gens du peuple qui se querellent ou menacent.