subst. fem. Estat où on souffre de la douleur, de la pauvreté, de l'affliction. La vie de l'homme n'est qu'une suite de miseres. Le monde a esté appellé une vallée de misere, où on est assailli de toutes sortes de maux. La mort met fin à toutes nos miseres. Il faut soulager la misere des pauvres, des prisonniers, des captifs. Il luy est venu une succession qui l'a tiré de misere.

MISERE, signifie aussi, Ruine, desolation. La guerre a passé par cette Province, on voit encore la misere, la desolation du pays. C'est une misere de voir la ruine qu'a fait la gresle, le debordement des eaux. Le negoce d'une telle marchandise estoit bon autrefois, mais on l'a ruiné, ce n'est plus qu'une misere.

MISERE, se dit en parlant des choses qu'on a quelque peine à obtenir. C'est une misere d'avoir affaire à cet Advocat, il est si employé qu'on n'en peut tirer d'expedition. C'est une misere de solliciter une audience, un procés. C'est une misere d'aller chercher une Messe, lorsqu'on est si loin de l'Eglise.

On appelle proverbialement, collier de misere, le travail journalier. Les Marchands aprés s'estre bien divertis le dimanche, disent le Lundy, qu'ils vont reprendre le collier de misere.