v. act. Panser un malade, luy rendre la santé. La Medecine est l'Art qui enseigne à guerir. le quinquinna guerit la fievre. il n'y a point d'Empirique qui ne se vante de guerir la goutte. un malade qui se guerit, qui commence à guerir, doit manger sobrement. Ce mot vient, selon Menage, de l'Allemand ou Flamand waren, qui signifie, garder, sauver, conserver. Nicod pretend que ce mot vient de variare, à cause que l'estat du malade change quand il se guerit.

GUERIR, se dit aussi des puissances surnaturelle. St. Main guerit de la galle ; St. Eutrope de l'hydropisie ; St. Laurens du mal des dents. l'ombre de St. Pierre guerissoit les malades. on ne sçauroit guerir avec des enchantements.

GUERIR, se dit aussi en choses spirituelles. JESUS-CHRIST est venu au monde pour guerir toutes nos infirmitez. un sage guerit bientost son esprit des preoccupations & des erreurs populaires. On a du mal à guerir les imaginations blessées de quelque folie amoureuse.

GUERIR, en ce sens signifie aussi, Quitter, se deffaire de quelque chose. On se peut bien guerir des vanitez du monde, & y renoncer, mais on n'est jamais bien gueri de l'amour propre, on ne s'en sçauroit deffaire.

On dit proverbialement, que la mort nous guerit de tous nos maux, qu'un homme est gueri de tous ses maux, pour dire, qu'il en est delivré. On dit, qu'une chose ne guerit de rien, lors qu'elle ne rend pas une affaire meilleure, qu'elle ne l'advance pas. On dit aussi, qu'on ne sçauroit guerir de la peur. On dit aussi d'un homme foible & inutile, que c'est un Saint qui ne guerit de rien. On dit, Medecin gueri toy toy-même, par une sentence tirée de l'Evangile ; & en proverbe on l'applique à celuy qui reproche à un autre des defauts dont luy-même n'est pas gueri.