s. f. Toison des moutons. Ce Fermier a deux trouppeaux de bestes à laine. Tavernier a raporté que la laine d'Asie est imcomparablement plus fine que celle d'Europe, & qu'apparemment c'estoit cette riche toison qu'on cherchoit à Colchos. Il y a des moutons à grande laine. Les vers se mettent dans les laines grasses. Il faut donner plusieurs preparations à la laine, la laver, degraisser, eschauder, carder, fouler, filer, & teindre. On appelle laine cruë, celle qui n'est point apprestée, on file la laine en escheveaux, en pelotons.

LAINE, se dit aussi de cette même toison preparée dont on fait diverses estoffes & ouvrages. Les tapisseries de laine ont des couleurs bien plus vives. La ferrandine est une estoffe moitié soye, & moitié laine. La tiretaine est moitié laine, & moitié fil. Le drap n'est fait que de bonne laine. Un chapeau de laine de vigogne. On fait aussi des matelas de laine. Il est deffendu aux ouvriers de mesler les laines, parce que les unes foulant moins que les autres, cela rend le drap creux & imparfait.

On dit proverbialement, qu'un homme se laisse tondre la laine sur le dos, lors qu'il est simple, doux & patient, qu'il se laisse maltraitter ou piller, sans se deffendre. On dit aussi, qu'un filou tire la laine, quand il vole la nuit les chapeaux, ou les manteaux des passans.