subst. masc. Responce ambiguë & obscure que les Prestres Payens faisoient au peuple sur les choses touchant l'advenir, qui leur estoient proposées, en leur faisant accroire que les Dieux parloient par leur bouche. Plutarque a fait un traité sur la cessation des oracles, & n'en a pas trouvé la vraye raison. On ne sçauroit assez admirer la fureur & l'aveuglement des Payens à consulter les oracles. Tous les oracles estoient captieux & obscurs, & n'estoient qu'un pur artifice des Prestres, sans aucune operation diabolique. Les oracles n'ont point cessé jusqu'à la ruine du Paganisme sous le regne du Grand Theodose ; à ce que dit le Sieur Vaudalin dans une dissertation qu'il a fait exprez.

ORACLE, se dit aussi en parlant du lieu où on alloit chercher cette response, & du Dieu qu'on croyoit consulter. L'oracle de Delphes a esté le plus fameux de l'Antiquité : Tous les Princes envoyoient consulter cet Oracle, c'estoit l'Oracle d'Apollon.

ORACLE, se dit aussi chez les Chrestiens, des escrits & des responses divines & infaillibles. C'est en ce sens qu'on dit que les paroles de l'Escriture sont des oracles divins ; qu'il faut aller consulter l'oracle, quand on y va chercher la decision de quelque doute.

ORACLE, se dit encore des paroles humaines qui ont grande autorité, ou un grands sens. Les ordres du Roy sont des oracles, qui ont toûjours une prompte execution. C'est l'oracle qu'il faut consulter sur la fortune des grands. Les decisions d'un tel Auteur sont autant d'oracles. Saint Thomas est l'oracle que les Scolastiques consultent. On va entendre ce Predicateur comme un oracle.