s. m. Qui sert à estayer, à soustenir un plancher, une voute, un edifice. Les planchers ruineux s'estayent avec des piliers, des pieces de bois. Les piliers boutans ou contreforts sont necessaires pour appuyer des murs qui soustiennent des terrasses, ou des voutes. Les grandes Eglises sont soustenuës par plusieurs rangs de piliers. Les domes ne portent que sur quatre gros piliers. Un pilier de moulin à vent, c'est ce qui soûtient sa cage. Ce mot vient du Grec pyli, qui signifie porte.

PILIER, se dit aussi dans plusieurs moindres ouvrages. Le pilier d'une table, d'une escabelle. On dit aussi une couche à hauts piliers. Les piliers d'une montre, c'est ce qui soustient la platine.

PILIER, se dit figurément en Morale, de ce qui soûtient un corps metaphorique. Ce Prelat est un des fermes piliers de l'Eglise, de la Foy. Ce Ministre est un pilier de l'Estat. On dit au contraire en mauvaise part, C'est un pilier de cabaret, de jeu de paume, &c. pour dire, qu'il hante perpetuellement en ces lieux-là.

On dit au Palais, le pilier des consultations, pour dire, le premier pilier de la grande sale, où se rangent les anciens Advocats consultans. Il faut aller au pilier, il faut consulter le pilier ; c'est l'advis du pilier, pour dire, c'est l'advis des anciens Advocats.

PILIER, en termes de Manege, se dit du centre de la volte autour de laquelle on fait tourner le cheval, soit qu'il y ait un pilier de bois ou non ; & cela s'appelle, Travailler autour du pilier. On dit aussi, Travailler entre deux piliers, quand on monte un cheval entre deux piliers de bois, & quand on le fait sauter, cabrer & ruer, lever le devant & le derriere.