s. m. Instrument de Musique monté de cordes de boyau, qui n'avoit autrefois que six rangs de cordes ; mais avec le temps on y à adjousté quatre, cinq, ou six autres rangs plus bas. Le luth est composé de quatre parties ; de la table de sapin ou de cedre ; du corps, composé de neuf ou dix Eclisses, qu'on appelle aussi le Ventre ou la Donte ; du manche, qui a neuf touches ou divisions marquées avec des cordes de boyau ; & de la teste ou de la crosse, où sont les chevilles qu'on tourne pour monter les cordes aux tons convenables. Il a aussi une rose au milieu de la table par où sort le son ; un chevalet où sont attachées les cordes ; & un sillet ou morceau d'ivoire qui est entre le manche & la teste, sur lequel les cordes portent par l'autre extremité. On pince les cordes de la main droite, & de la gauche on appuye sur les touches. On appelle le temperament du luth, l'alteration convenable que l'on est obligé de faire des intervalles tant à l'égard des consonances, que des dissonances, pour les rendre plus justes sur l'instrument. Quand on le veut nommer en Latin, on l'appelle testudo, cythara, chelys. Quelques-uns tiennent que ce mot vient de l'Allemand laute ou lauten, qui signifie sonare. Joseph Scaliger & Bochart le derivent de l'Arabe allaud. Les Luths de Boulogne sont les plus estimez par la qualité du bois qui est cause qu'on en tire un plus beau son. On est plus long-temps à accorder un luth, qu'à en joüer. Les concerts se font avec des dessus & des basses de luths. On dit qu'un luth est bien monté, quand on y a mis de bonnes cordes, qui sont bien d'accord & au ton convenable. Un Auteur digne de foy dit qu'on a veu à Paris un luth d'or qui revenoit à 32000. Escus.