s. m. Voleur de grands chemins, & à main armée.

BRIGAND, se dit aussi des soldats mal disciplinez qui ne font que piller & desoler les pays où ils font des courses, & qui n'attendent point l'ennemi pour le combattre. Les armées des Arabes, des Tartares, ne sont que des armées de brigands. Ce mot s'est dit originairement des soldats que la ville de Paris arma & soudoya en l'an 1356. pendant la detention du Roy Jean prisonnier en Angleterre. Ils furent ainsi nommez, parce qu'ils étoient armez de brigandines, armes fort usitées alors. Or parce qu'ils firent beaucoup de voleries & brigandages, on a appellé de leur nom tous les voleurs des grands chemins. D'autres croyent que ce mot est venu de certains peuples d'Allemagne appellez Brigantins ou Brigants, qui habitoient sur les rives du lac de Constance, & voloient publiquement amis & ennemis. Menage croit que ce mot vient de Brigants, peuples d'Hybernie qui sous l'Empire Romain passerent en Angleterre & la ravagerent, dont il est parlé dans Tacite. D'autres croyent que ce mot vient de Burgand, insigne voleur qui ravagea la Guyenne du temps du Pape Nicolas I. Fauchet le derive de brig ou brug, vieux mot Gaulois qui signifie un pont, à cause qu'on y destrousse facilement les passants. Lipse le derive du Latin Bragantes, qui étoient des soldats à pied. Borel le derive de brugne, qui étoit une armure ancienne faite de lames de fer jointes, servant de cuirasse, dont les Brigands étoient armez.