subst. fem. C'estoit chez les Payens une Prophetesse qu'on croyoit inspirée de Jupiter. Amalthée est celle qu'on croit avoir fait les vers des Sibylles qui nous restent. Voyez Gollius, Munster, Peucerus, la Popliniere, Blondel, & Van Dalen qui en ont escrit, & depuis peu le Pere Crasset Jesuïte. Il y a aussi un Traitté des Sibylles publié par Monsieur Vossius en l'an 1672. Les Payens accusoient de supposition les Escrits que les Chrêtiens leur citoient comme venant des Sibylles. Du temps de Ciceron il couroit des vers acrostiches qu'on attribuoit aux Sibylles, mais qu'on rejettoit comme supposés, ainsi que témoigne Denis d'Halicarnasse, à cause que le jeu de paroles vient plustost de meditation que d'inspiration. Varron les met au nombre de dix, & quelques Auteurs profanes au nombre de soixante.

On appelle proverbialement une vieille fille & sçavante, une Sibylle. Ainsi dans ce siecle les Poëtes ont appellé la Sibylle de Gournay, une personne de grand merite, fille d'alliance de Mr. de Montagne. Rabelais a aussi fait mention de la Sibylle de Panzout. On dit aussi d'une chose qui est facilement brouillée & meslée, que ce sont les vers de la Sibylle de Cumes, qui escrivoit ses vers sur des feuilles d'arbres, où on ne pouvoit plus rien connoistre, quand elles avoient été agitées par le vent.