subst. masc. C'est un parfum qu'on trouve dans la vessie d'un animal qui porte le même nom. On l'y trouve comme du sang caillé de la grosseur d'un oeuf. Il forme une petite éminence à son nombril. Cet animal ressemble presqu'à un petit cerf ; mais son poil tire un peu plus sur le noir, & il n'a point de bois. Les Chinois en mangent la chair, quand ils l'ont tué. Il vient en quantité du Royaume de Boutay, & de la Chine. Ce que les Anciens en ont escrit est fabuleux, disant qu'il venoit des testicules d'un castor, lequel se chastroit luy-même pour éviter la poursuire des chasseurs. Cette erreur vient apparemment de ce que les Indiens appellent cet animal castous.

Un Grain de musc ; un rognon de musc, c'est une petite peau dans laquelle les Marchands enveloppent le sang caillé qu'ils retirent de cet animal, taillé en forme de rognon ; mais ce n'est pas le vray rognon de cet animal, comme le peuple se l'imagine. Il y en a de trois sortes, le noir, le brun, & le jaune. Le dernier est le meilleur. Il faut que l'odeur en soit si forte, qu'on ne la puisse souffrir ; & qu'en le mettant en la bouche, ou en le tenant serré dans la main, il se fonde aussi-tôt. Et il ne le faut pas tenir auprés aucunes épices, car il perdroit son odeur. Recueil de Thevenot. Ce mot vient de l'Arabe mosch ou musch, dont on a fait le Grec vulgaire moschos. Marco Paolo fait une description particuliere de cet animal. Scaliger l'appelle gazelle ; mais il se trompe. On trouve le mot de muscus dans Arnobe & dans Apulée.