subst. fem. Meteore qui se forme en la moyenne region de l'air d'une vapeur congelée qui tombe en menus flocons sur la terre. La formation de la neige est fort bien expliquée dans les Meteores de Descartes. Les hautes montagnes sont toûjours couvertes de neige. En Italie on rafraîchit le vin avec de la neige. C'est une erreur de croire que les premieres neiges ayent quelque vertu particuliere. On fait dans l'Eglise la Feste de Sainte Marie aux neiges. Bartolin dit qu'en Norvege on n'y boit en hîver que de l'eau de neige fonduë, & qu'elle tient lieu non-seulement de breuvage, mais même de nourriture ; & il tesmoigne qu'on a vescu plusieurs jours en ne mangeant que de la neige. Les cornes de boeuf y servent de verres, & y ont servi autrefois de calices. En Islande on conserve le poisson dans la neige, comme ailleurs avec le sel. La fonte des neiges est ce qui grossit les rivieres. Ce mot vient du Latin nix.

NEIGE, s'employe aussi pour signifier une grande blancheur. La neige de son sein. Cette fille a un teint de neige.

NEIGE, est aussi un terme ironique, qu'on applique à toutes les choses qu'on veut mespriser. Voilà une belle Madame de neige, un bel habit de neige.

En ce sens on appelle de la neige, une dent elle faite au mestier, qui est de peu de valeur. Il y a aussi des confitures qu'on appelle de la neige, parce qu'elles sont fort rafraichissantes, & se fondent dans la bouche comme de la neige.

NEIGE, se dit proverbialement en ces phrases, Je ne fais non plus de cas de cette affaire que des neiges d'autan. Cela se grossit comme un peloton de neiges, en parlant des interests qui s'accumulent, des seditions qui s'augmentent, comme font les neiges qui tombent des montagnes dans les vallées.