s. f. Machine automate, ou qui a le principe de son mouvement en elle-même, qui sert à mesurer le temps, à marquer & à faire sonner les heures. Elle est composée de rouës, de contrepoids, d'un balancier, & d'un cadran ou monstre, & d'un timbre ou sonnerie. Il y a aussi des horloges à pendules, dont l'invention est moderne, & dont Huygens a escrit un grand Volume intitulé de horologio oscillatorio.

Les Chinois ont esté si surpris des horloges qu'on leur a portées, qu'ils ont mis des gardes auprés pour espier si quelqu'un ne les venoit point faire sonner, comme dit le Pere Tricault.

On appelle aussi horloge de sable, Ce qui sert à mesurer le temps par l'escoulement du sable. Elle est faite de deux petits verres accollez ensemble par les extremitez, dont l'un est plein d'un sable fort delié qui s'escoule dans l'autre par le petit trou d'une lame de cuivre qui est à la jointure, pendant l'espace d'une demie-heure. On l'appelle aussi sur la mer le poudrier. Les Anciens l'appelloient clepsydre, parce qu'ils faisoient cette mesure avec de l'eau. D'autres l'ont fait avec du mercure. La meilleure maniere est de la faire avec des coques d'oeuf bien sechées & bien pilées. Le temps se mesure sur la mer par des horloges de demie-heure ; & pour dire, Il y a deux heures, on dit quatre horloges.

HORLOGES, s'est dit aussi chez les Anciens, des cadrans sciateriques ou au Soleil, qui marquent l'heure par l'ombre d'un stile eslevé sur des surfaces differentes, en tombant sur des lignes disposées par l'art de la Gnomonique. Ainsi on dit, une horloge ou cadran vertical, horisontal, declinant, reclinant, Babylonien, bilimbate, &c.

L'inventeur des horloges à rouës a esté un nommé Pacificus Archidiacre de Veronne, qui vivoit du temps de Lothaire fils de Louïs le Debonnaire, si on doit adjouster foy à son epitaphe que rapporte Ughellus dans son Italie sainte, & qui l'a tirée de Panvinius ; on l'a appellée horloge nocturne, pour la distinguer des cadrans qui marquoient l'heure par l'ombre du Soleil. Il y a pourtant quelques Annales de France qui disent que dés l'an 807. les Ambassadeurs d'un Roy de Perse nommé Aaron, envoyerent à Charlemagne une horloge d'airain qui marquoit les heures par la chûte de quelques balles de metail sur son timbre, & par des cavaliers qui ouvroient & fermoient douze portes suivant le nombre des heures. Du Cange.

On appelle figurément horloge, Certaines observations de choses qui viennent en certain temps, qui apprennent à peu prés l'heure à ceux qui sont loin de l'horloge : comme, le chant du coq est l'horloge qui fait lever les paysans. un vieillard qui a des cors au pied qui luy font mal quand le temps veut changer, dit que c'est son horloge.

On dit proverbialement d'un paresseux, qu'il n'est jamais tard à son horloge. On dit aussi d'un impatient, qu'il demande quelle heure il est, quand l'horloge commence à sonner. Quand quelqu'un arrive trop tard à un rendez-vous, il dit que c'est la faute de l'horloge, que les horloges ne s'accordent pas, qu'on a advancé ou reculé l'horloge. On dit aussi, C'est l'horloge du Palais, elle va comme il luy plaist. On appelle aussi des heures d'horloge, celles qui sont comptées & mesurées à l'horloge.