s. f. Espece de parallelogramme, ou figure composée de quatre costez ou lignes égales & paralleles, dont les angles ne sont point droits, mais dont les deux opposés sont aigus, les deux autres sont obtus. En Geometrie on l'appelle rhombe ; & quand les costés sont inégaux, rhomboide.

LOSENGE, se dit aussi des morceaux de verre qui se mettent dans les plombs des panneaux de vitres, parce qu'originairement on les faisoit tous de cette figure ; quoy qu'on se serve du même mot en parlant des verres taillés de toute autre façon.

LOSENGE, en vieux François, signifioit tromperie ; & losenger, tromper : d'où on pretend que les Italiens ont fait lusingar, qui signifie flatterie qu'on ne fait point sans tromper. Ce mot vient de los, parce que la flaterie est une loüange fausse.

LOSENGE, est aussi un terme de Blason. Les filles portent leur escu en losenge ; il est appuyé sur la pointe. La losenge differe de la fusée, qui est plus resserrée par le milieu, & un peu en rond, & non si aiguë par les bouts. Elle differe des macles, & des rustres, en ce que les losenges sont pleines ; au lieu que les macles sont percées en losenge, & les rustres en rond. On dit aussi, qu'un Escu est losengé, quand il est chargé de figures de losenge, soit tout plein, soit en quelques-unes de ses parties. Scaliger croit que ce mot vient du laurengia, à cause que cette figure imite en quelque façon celle de la feuille de laurier. Il y a plus d'apparence de dire avec le Pere Menestrier, qu'il vient de l'Italien losa, ou de l'Espagnol losas, qui est une espece de parquetage de pierres, d'ardoises, ou de carreaux taillez à Angles aigus, d'où on a fait losé & losengé, & insensiblement losenge, comme de vuider on a fait vuidange. Il dit aussi que plusieurs ont creu mal à propos, que l'Escu à losenge que portent les filles, representoit un carreau à coudre dont elles se servent pour leurs ouvrages, parce qu'il vient d'une coustume du Pays-Bas, où tous les ans le mois de May on attache à la porte des nouveaux Consuls, des Capitaines & des autres Officiers, des vers & des loüanges, qu'on appelle en Flamand lofsange, c'est à dire, chant de loüange, lesquels s'escrivent sur des planchettes en losenge. Les jeunes gens en font de même aux portes de leurs maistresses & des nouvelles mariées. Et cette coustume a passé jusqu'aux funerailles : car lors qu'une personne de qualité est morte, on expose un an durant une grande losenge noire sur sa porte avec son nom, ses Armoiries & le jour de sa mort ; & comme les Armoiries des femmes ne parroissent gueres qu'à leurs nopces & à leur mort, c'est ce qui a donné occasion de representer les Escus de leurs Armes en losenge.