PORTEUR, EUSE. adj. & subst. Celuy qui porte pour autruy. Les Maistres d'Hostel ont des porteurs, des gens qui portent la hotte pour apporter leurs provisions. Il y a des mestiers de Porteurs d'eau, de Porteurs de chaise, qu'on appelle absolument des Porteurs. Il y aussi des Porteurs en titre d'office, qui sont des Officiers du Roy, ou de la ville, des Porteurs de sel, de bled, de charbon, &c. Quand on reçoit des presens, on fait quelque liberalité au porteur.

PORTEUR, se dit aussi de celuy qui a en main quelque titre, quelque piece. Une lettre de change ou billet payable au porteur, c'est à dire, à celuy qui l'a en main. Tous les contracts portent que la somme sera payable aux creanciers, ou au porteur des presentes. On appelle le Sergent Porteur, celuy qui est chargé de la contrainte, qui signe l'exploit d'execution, ou d'emprisonnement. On dit aussi, qu'un porteur de remission, de lettres de grace, les doit presenter en personne à l'Audience, & il en doit entendre la lecture à genoux. Un Advocat dit, Je suis porteur de la piece originale.

On appelle aussi cheval porteur, celuy sur lequel monte le Postillon, quand un equippage est attelé de plusieurs chevaux.

On dit proverbialement en recevant une grande lettre, Le porteur dira le reste. On appelle aussi porteurs de rogatons, des Poëtes miserables, ou des gueux qui tâchent à attraper quelque piece d'argent des riches en leur presentant quelques vers, ou des billets de recommandation.