v. n. Passer par dessus les bords, hors de son lit & de son lieu naturel. La fonte des neiges fait deborder les rivieres, fait que les estangs se debordent.

DEBORDER, se dit aussi des choses qui avancent au delà d'une autre. Il faut rogner cette doublure, elle deborde d'un grand doigt. Les passements, les passepoils debordent au delà des coustures. Cette maison deborde dans la ruë. Le cordon deborde tout le long d'un bastiment.

DEBORDER, se dit encore des humeurs du corps, quand elles sont en telle abondance, qu'elles ne peuvent être contenuës dans les vaisseaux. Quand la bile se deborde, elle fait de grands ravages.

DEBORDER, en termes de Marine, se dit d'un vaisseau qui se degage du bord d'un autre qui l'avoit abordé, & qui y étoit attaché par un grapin ou autres amarres, ou qui se détache d'un bruslot.

DEBORDER, se dit figurément en Morale des passions vicieuses & excessives. Neron sur la fin de son Empire se deborda en toutes sortes de vices. Cet homme est prompt & se deborde en injures. On dit aussi, les nations barbares ont debordé dans toutes les Provinces de l'Empire Romain.