v. act. Tremper quelque chose dans l'eau, l'abreuver, l'arrouser de quelque liqueur. Il ne faut pas aller à la pesche, quand on a peur d'estre mouillé, il est comme les chats, il a peur de se mouiller la pate. La petite pluye mouille & penestre les habits. Le brouillard mouille les cheveux. La rosée mouille & brusle les souliers. On mouille les cuirs pour les corroyer, le papier pour le coller. Les Fonteniers prennent plaisir à mouiller, à faire mouiller les valets dans les grottes. On dit aussi, mouiller son pain au pot, le mouiller dans le vin, pour dire, l'y tremper. On dit aussi d'un homme qui pleure, qu'il a les yeux, les jouës mouillées : Ce mot vient du Latin molliare & Mollire. Menage.

MOUILLER, en termes de Marine signifie, jetter l'ancre. Il faut mouiller en telle rade pour attendre le vent. Mouiller en crouppiere, c'est jetter un ancre du costé de la pouppe pour maintenir les ancres de l'avant, & en empêcher que le vaisseau ne se tourmente. Mouiller en patte d'oye, s'est jetter trois ancres en triangles en patte d'oye, l'une à l'avant, & les deux autres à droit & à gauche : ce qui se fait de gros temps. On dit autrement, donner fonds, estre sur le fer, rendre le bord. On dit aussi que la mer Mediterranée mouille la costé de l'Afrique, que le Penée mouille, abreuve les plaines de la Thessalie.

MOUILLER, signifie aussi parmy les beuveurs, Boire. Il y a long-temps que je file, il faut mouiller. La chanson dit, lorsque je mouille, mouille, mouille. On dit aussi, il n'a fait que mouiller ses levres, pour dire, taster du vin.

MOUILLER, en termes de Grammaire, se dit d'une prononciation grasse & douce, comme celle des deux L. L. quand elles suivent un j. tant en François qu'en Espagnol. Ainsi on prononce ce mot, mouiller, comme s'il y avoit mouillier ; vermillon, comme s'il y avoit vermillion ; llamar, comme s'il y avoit, lliamar. Et en Italien Gli, comme s'il y avoit, lli.