subst. fem. Obeïssance qu'on rend à un superieur Ecclesiastique. Un Religieux doit executer tout ce qui luy est commandé par son superieur en vertu de Sainte obedience.

OBEDIENCE, est aussi un acte que donne un superieur Ecclesiastique à un inferieur pour le faire aller en quelque mission, pour faire une translation de sa personne en un autre lieu, ou pour luy permettre d'aller en pelerinage, ou en voyage. On doit arrester les Moines vagabonds qui errent par le monde, & qui ne monstrent point leur obedience. Un Prestre ne doit point estre receu à dire la Messe dans un Diocese estranger, qu'il ne monstre son obedience, la permission de son Evêque.

OBEDIENCE, se dit aussi de l'envoy des Religieux qui vont desservir un Benefice dependant d'un Chef d'Ordre, sans qu'ils en soient Titulaires, & lorsqu'ils sont revocables ad nutum. Les Prieurez dependans de l'Abbaye St. Victor ne sont point des titres, ce ne sont que de simples Obediences. On a aussi appellé Obediences, les maisons, Eglises, Chapelles & metairies où on commettoit des Religieux pour les faire valoir ; & comme il estoit besoin d'y en envoyer quelquefois plusieurs, celuy qui estoit le Superieur s'appelloit Prieur : & c'est de là que les Prieurez ruraux, tant simples que conventuels, ont pris leur origine.

OBEDIENCE, se dit aussi des ambassades que des Princes envoyent à Nostre St. Pere le Pape, pour luy rendre hommage de quelques fiefs qui relevent de luy. Le Roy d'Espagne a envoyé un Ambassadeur d'obedience au Pape, qui luy a presenté la haquenée qu'il luy doit à cause du Royaume de Naples.

On appelle pays d'obedience, ceux qui ne sont pas compris dans le Concordat. La Bretagne, la Lorraine, sont pays d'obedience, Le Pape a huit mois où il confere de plein droit les Benefices vacans en pays d'obedience ; & les Collateurs ordinaires n'en ont que quatre. On ne previent point le Pape dans les pays d'obedience pendant ses mois.