adj. m. & f. Qui est digne qu'on luy fasse de l'honneur, qu'on le respecte, qu'on le louë. Cet homme est dans un rang, dans une charge, dans une profession honorable. la vieillesse est honorable. le merite, la science sont honorables.

On dit à la guerre, qu'un homme a receu une blessure honorable, quand il a esté blessé par devant ; & qu'il a fini par une mort honorable, lors qu'il a esté tué en combattant courageusement : qu'un Capitaine a fait une retraite honorable, quand il s'est retiré en bon ordre & avec son bagage d'un lieu où il estoit engagé.

HONORABLE, signifie aussi, Honneste ; & va quelquefois jusqu'au somptueux. Cet homme reçoit fort bien ceux qui le vont voir, il est honorable, il n'est point mesquin. On dit aussi, qu'il a fait un repas honorable & splendide au delà de sa condition. On dit aussi en parlant des Auteurs, des Historiens, qu'ils ont fait une honorable mention de quelqu'un, pour dire, qu'ils en ont parlé avantageusement, quand l'occasion s'en est presentée.

HONORABLE HOMME, est un titre que l'on donne dans les contracts à ceux qui n'en ont point d'autres, & qui n'ont ni charge ni Seigneurie qui leur donne une distinction particuliere. C'est celle que prennent les petits bourgeois, les Marchands, & les Artisants. Ce titre est à present avilli, & est en quelque façon opposé à noblesse. Il se donnoit quelquefois à ceux qui avoient passé par les Magistratures, qu'on appelloit personnes honorables, de même que ceux dont il est fait mention dans le Code Theodosien, de comitibus vacantibus, qui sont maintenant nos Veterans ou Conseillers honoraires.

En termes de Blason, on appelle pieces honorables de l'Escu, les pieces principales & ordinaires, qui en leur juste estenduë peuvent occuper le tiers de son champ. Quelques-uns n'en mettent que neuf, sçavoir la croix, le chef, le pal, la bande, la fasce, le chevron, le sautoir, le giron & l'escusson. D'autres y en adjoustent trois, la barre, la bordure, l'essonnier ou le trescheur.

AMENDE HONORABLE, est un supplice infamant, où un criminel est livré entre les mains du bourreau, qui l'ayant mis nud en chemise, & la corde au col, avec une torche de cire ardente à la main du poids de deux livres, le meine à l'audience ou devant la principale Eglise du lieu, & on l'oblige à demander pardon à Dieu, au Roy, à Justice & à sa partie de l'action par luy commise. Quelquefois sa peine finit là ; quelquefois on adjoûte les galeres, ou la mort. On condamne à l'amende honorable dans les grands crimes, comme ceux de Leze-Majesté, parricides, faussetez & autres.

On dit aussi dans le discours ordinaire, Faire amende honorable à quelqu'un, pour signifier, qu'on se desdit de ce qu'on a dit de luy, ou contre son sentiment.