v. act. n. & redupl. Faire le tour, revenir au lieu dont on est parti. La circulation du sang fait que le sang retourne dans le coeur plusieurs fois par jour. Souvien toy, homme, que tu es poussiere, & que tu retourneras en poussiere. L'amour de la patrie fait qu'on retourne toûjours en son pays. Il s'en est retourné comme il étoit venu.

RETOURNER, signifie encore, Aller une seconde fois, ou plusieurs autres en quelque lieu. Tavernier a retourné six fois dans les Indes. Cet escadron a retourné trois fois à la charge : ce qui se dit aussi au figuré, lors qu'on importune quelqu'un, qu'on luy demande plusieurs fois une même chose.

RETOURNER, signifie encore, Tourner une chose de divers costés. Ce Juge a tellement tourné & retourné ce criminel, qu'il a découvert la verité. Je n'ay fait que me retourner, & je n'ay plus trouvé ce que j'avois laissé sur la table. Il a retourné son manteau pour se déguiser. On fait retourner ses habits par bon mesnage. La constance de Saint Laurent luy fit dire à ses bourreaux, qu'il étoit assez grillé d'un costé, qu'ils le retournassent de l'autre.

RETOURNER, se dit absolument au jeu du Berlan, de l'Hombre, &c. Il retourne de pic, de carreau.

RETOURNER, signifie quelquefois, Changer de Religion. Il étoit Catholique, il s'est retourné. Il a été en divers lieux, il s'est retourné plusieurs fois. En ce sens il est bas.

RETOURNER, se dit figurément en choses morales. On promet à son Confesseur de ne plus retourner à ses fautes, mais on ne luy tient point parole.

RETOURNER, se dit proverbialement en ces phrases. Retourner à ses moutons, c'est reprendre son discours au lieu où on en étoit demeuré. C'est le ventre de ma mere, je n'y retourne plus, se dit d'une chose qu'on se repent d'avoir faite. On dit aussi, Retourner à son vomissement, pour dire, Retomber dans la même faute dont on s'étoit repenti. On dit aussi, quand on retourne son linge, qu'on fait la lescive du Gascon.