s. m. Le principal defaut d'une personne ou d'une chose, l'endroit par où on la peut prendre plus aisément. Il faut connoistre le fort & le foible d'une personne avant que de luy donner de l'employ. on gagne les Princes par la flatterie, c'est leur foible. un Stoïque ne laissoit point remarquer de foible dans son esprit.

FOIBLE, se dit quelquefois en bonne part des affections honnestes & loüables. Cet homme aime éperduëment sa femme, ses enfans, c'est son foible.

FOIBLE, subst. se dit aussi des choses inanimées. Les Generaux vont en personne reconnoistre une place pour en descouvrir le foible. un bon Rapporteur a bientost connu le foible d'un procés.

On dit le foible de la boule, pour dire, le costé où le bois est le plus leger. Dans la balance Romaine on appelle le foible, le costé où le soustien est le plus esloigné du poids qu'on veut peser, qui est attaché au crochet. On dit aussi dans l'escrime, le foible de l'espée, la partie qui est depuis le milieu jusqu'à la pointe.

On dit au plurier, Il ne faut pas laisser opprimer les foibles par les puissans. Il faut prendre garde de scandaliser les foibles.

On dit adverbialement, Le fort portant le foible, pour dire, Toutes choses estant compensées de part & d'autre.