s. m. Construction de pierre qu'on fait le long des bords d'une riviere, pour empêcher qu'elle n'inonde quelque terrain, & la conserver dans son lit. Le quay de la Tournelle ; le quay de la Megisserie. Le peuple se promene sur les quais. Ils se sont logés sur le quay pour avoir plus belle veuë. Quelques-uns estendent la signification de ce mot aux digues & aux moles. Ce mot, selon Scaliger, est tres-ancien, & vient de caïare, qui signifie contraindre, resserrer, en vieux Latin. Borel le derive de cadere, ou de cair, qui en vieux François signifioit la même chose. Du Cange dit que le quay étoit autrefois une place sur le rivage, qui étoit couverte de quelques poutres & de planches en forme d'une maison ; que dans la basse Latinité on appelle caya, ou cayum, ou chaya, & en François chas, ce qui servoit à mettre à couvert les marchandises dont on déchargeoit les navires. Boxhornius le derive de l'Anglois caé, qui signifie une haye ou closture ; ou de caed, qui signifie couverture, d'où il dit qu'est venu le mot de cayagium, en François quayage, qui est un droit qu'on prend sur les ports des rivieres, qu'on appelle caisse & havre dans la Coustume de Normandie.

QUAY, en termes de Marine, est un espace sur le rivage du port pour la charge & décharge des marchandises. Il y a un Officier ou Commis sur les ports, qu'on appelle Maistre de quay, qui est receu à l'Amirauté, lequel a soin de faire ranger les vaisseaux, & de la police des quays, de marquer le lieu pour radouber, lester & delester les vaisseaux, & de prendre garde aux boüées, balises & tonnes. Il doit coucher toutes les nuits au bord de l'Amiral, quand il y a des vaisseaux du Roy dans le port, suivant le Titre II. Livre IV. de l'Ordonnance de la Marine.