v. act. Estre touché vivement de quelque chose. Ce mary a bien ressenti la mort de sa femme, la perte de son procés, il en a été vivement touché.

RESSENTIR, se dit aussi des restes des maladies mal gueries, ou des pertes qu'on a faites. Ce débauché se ressent maintenant des pechez de sa jeunesse. Il a été autrefois attaqué de la gravelle, mais il ne s'en ressent plus du tout. Il a bien perdu au jeu, il s'en ressentira toute sa vie.

RESSENTIR, signifie aussi, Participer au bien ou au mal commun à plusieurs. Il y a eu de grands orages, de grandes gresles en Normandie, mais le Perche ne s'en est gueres ressenti. On a fait quelque diminution des tailles à cette Parroisse, mais il n'y a eu que les riches qui s'en soient ressentis, qui ayent été soulagez.

RESSENTIR, se dit figurément en Morale des differentes émotions de l'ame au souvenir des bienfaits, ou des injures receuës. Un honnête homme se doit ressentir toute sa vie des obligations qu'il a à ses parens, à ses amis, à ceux qui l'ont bien instruit, qui l'ont obligé. Un Gentilhomme a bien de la peine à ne se ressentir pas d'un soufflet qu'il a receu, à le pardonner.