s. f. Petite pluye & menuë qui tombe le matin sur la terre, causée par la froideur & l'humidité de la nuit. La rosée de May blanchit bien la toile & la cire. La rosée d'Automne se convertit en gelée blanche. La rosée brusle les souliers, quand on marche le matin dans les prez. De la rosée putrefiée au Soleil il se forme plusieurs insectes, qui se changent d'une espece en une autre, & elle se reduit en un sel blanc & menu, qui a des angles pareils en nombre & en figure à ceux du salpestre, aprés avoir été évaporée à siccité, broyée, calcinée & filtrée plusieurs fois.

ROSÉE, se dit aussi d'une pluye agreable & menuë qui rafraischit le temps. Il n'y a pas eu d'orage, il n'est tombé qu'une petite rosée.

On dit figurément, que la grace tombe dans nos ames comme une douce rosée.

Il y a eu une fameuse cabale de Chymistes qui s'appelloient de la Rose-croix, ou de la Rosée cuitte, sur laquelle Guillaume Naudé a escrit une sçavante Dissertation.

On dit d'une chose fort tendre, que c'est de la rosée. Cette viande est tendre comme rosée, c'est de la rosée. Marot a dit d'une Bergere :

Hé bien, dit-il, tendre rosée,

Vous ay-je fait du mal ainsi ?