s. m. Fer qui se met dans la bouche du cheval pour la tenir sujette. En termes de Manege, on l'appelle aujourd'huy Embouchure. Ce cheval masche son frein.

Les Medecins appellent aussi le frein de la langue, le filet qui est au bout du ligament qui la soustient.

FREIN, se dit aussi d'un grand cercle de brin de chasteignier avec son escorce, qui est cloüé autour de la circonference du roüet d'un moulin, qui sert à l'entretenir en bon estat.

En termes de Marine, on appelle Freins, les houles ou vagues qui frappent rudement contre les rochers, & qui bondissent bien loin.

FREIN, se dit figurément de toutes choses qui commandent, qui tiennent en bride, & empeschent qu'on ne fasse du mal, qu'on ne se revolte. Une citadelle est un frein qui retient une ville dans l'obeïssance. les loix sont un frein qui retient les hommes dans leur devoir. Du Bartas a dit de Dieu

Qui vray Neptune tiens le moite frein des eaux.

On dit proverbialement, Ronger son frein, Cacher le depit qu'on a de quelque chose, le ressentiment qu'on a d'une injure dont on ne se peut vanger. On dit aussi, Prendre le frein aux dents, pour dire, S'emporter dans toute sorte de licence : on le dit aussi dans un sens contraire & en bonne part, pour dire, Revenir d'un grand emportement, & s'appliquer fortement à l'estude, à sa profession. On dit aussi, A vieille mule frein dure, pour se mocquer d'une vieille qui se pare encore pour faire la jeune : on le dit aussi au propre, quand on pare bien une mule ou un cheval pour le mieux vendre.